La récente surenchère policière en République tchèque

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La récente surenchère policière en République tchèque constitue la plus grande vague de répression du mouvement anarchiste et de celui de la gauche radicale dans l’histoire contemporaine tchèque. Le 28 avril dernier, les forces anti-terroristes ont mis en place l’opération FENIX, opération dont l’intention est de traquer les activités d’une partie de la mouvance anarchiste, considérées peu après par la police comme constituant une menace terroriste. Cette répression massive a conduit les autorités à arrêter et placer en garde à vue plus de trente personnes, et ce dans un laps de temps très court. Plusieurs personnes ont été harcelées par des policiers masqués lors d’interrogatoires, ceux-ci contraignant parfois les individus placés en garde à vue à être transférés d’une ville à une autre en vue d’un interrogatoire immédiat. Des raids dans les centres autogérés du pays et parfois des appartements privés, la confiscation des serveurs hébergeant plusieurs sites web (centre social Ateneo, Fédération Anarchiste, Most Solidarity Network, Green action blog…) font partie des moyens ayant été utilisés par la police. Jusqu’à ce jour (le 26 mai), trois personnes restent en détention provisoire, et les autres personnes inquiétées ont été interrogées une seconde fois. Les sources policières affirment la présence d’agents infiltrés au sein du mouvement anarchiste et de nombreuses sources médiatiques supposent que les policiers infiltrés ont fabriqué le « scénario de la peur » de toutes pièces.
De notre côté, nous voyons l’opération FENIX comme une intention délibérée des autorités tchèques de discréditer, diviser et réduire au silence les mouvements anarchiste et antiautoritaire, qui ont récemment acquis un essor et un soutien importants. Nous estimons que l’opération FENIX est une tentative visant à collecter des informations et surveiller toute personne participant activement à des activités sociales indépendantes, à des mouvements d’occupation et de protestation. Ceci est un appel à la solidarité internationale. Nous ne nous laisserons pas abattre, nous persévérerons toujours dans nos pratiques politiques et nos formes de révolte. Elles sont une épine de plus dans l’œil du capitalisme.